HELENE AYIKA: DIRECTRICE GENERALE TALENT FIRST

Thu 19, Apr 2018 06:04 0 Share:

Mariée et mère de trois enfants, Hélène Ayika a débuté très tôt sa carrière. Déjà nantie de ses diplômes en Langues à 19 ans, dame Ayika rêvait d’une carrière d’interprète lorsqu’elle a été sollicitée par la télévision nationale (Tele Sahel) pour assurer la traduction en marge d’une grande conférence sur l’Organisation islamique organisée au Niger. Nous étions en 1982.

A propos

La petite expérience passée dans les locaux de la télévision nationale a suffi pour passionner Hélène Ayika. Elle y reste et fait 13 ans dans la corporation. Animatrice de plusieurs émissions consacrées aux jeunes, « La petite école du dimanche » des années 82 reste toujours vive dans les mémoires des jeunes de l’époque. « Nous ne rations jamais les émissions d’Hélène Ayika, dans le temps. Elle aime bien les enfants et nous l’aimons beaucoup aussi », confie Abdel, la trentaine d’âge, sourire au coin des lèvres.

Ambition

Hélène Ayika est aussi une infatiguable battante de la promotion du leadership féminin. « Lorsque je suis arrivée à Airtel, il y avait 12 directeurs et j’étais la seule femme. Lorsque j’ai quitté, six ans après, il y avait 12 directeurs et 4 femmes. Ceci parce que je me suis donné comme objectif d’augmenter le nombre de femmes dans le comité directeur, » raconte-t-elle. Déjà en 1991, elle faisait partie des pionnières de la journée historique du 13 mai qui a vu les femmes nigériennes dans les rues pour réclamer plus d’équité et surtout leur participation à la Conférence nationale souveraine (période de l’instauration de la démocratie au Niger). Aujourd’hui, le 13 mai est reconnu comme la journée de la femme nigérienne. Directrice de son propre cabinet depuis janvier 2016, « Talent First » dédié au développement des solutions innovantes RH, Hélène Ayika poursuit son combat de promotion de la gent féminine et d’engagement de talents. « Pour avoir un talent, il faut le choisir soigneusement, entretenir sa performance, le développer pour qu’il devienne un atout pour l’entreprise, » laisse-t-elle entendre. Dans une société nigérienne ayant un poids socio-culturel réel, l’ancienne fonctionnaire des Nations unies met l’accent sur la formation. « Aujourd’hui, il y a beaucoup de femmes entrepreneures, beaucoup plus jeunes que moi et qui vivent un peu les difficultés de toute cette transformation culturelle. Elles sont jeunes, modernes et à la recherche de modèles, de repères, j’essaie d’intervenir à ce niveau par la formation parce qu’elle est la clé du développement. » Pour marquer ce 08 mars 2017, Hélène Ayika va présider une formation sur l’implication des jeunes dans l’évolution démographique du Niger. Laquelle formation est organisée par un club de jeunes femmes leader.

Histoire

« Ça n’a pas été facile. Mon père est togolais, ma mère nigérienne. J’ai commencé par travailler très jeune, je n’ai pas étudié au Niger, j’étais acculturée quand j’ai commencé à la télévision qui est un monde des hommes. J’ai osé et j’ai assumé mais cela n’a pas été facile. C’est cette jeunesse, cette insouciance qui m’a peut être épargnée des pesanteurs socio-culturelles que j’aurais eues si j’avais grandi au Niger,» Hélène Ayika, Directrice Talent First. « Madame Hélène est très observatrice, une dame de fer. Chez nous (en Côte d’ivoire, ndlr), on appelle ces genres de femme Femme-garçon. Elle est très brillante mais a aussi un franc parler,» Néhémie, employée. « C’est une dame qui n’a pas froid aux yeux, une battante. Je me rappelle du moment où elle animait les émissions à la télévision en 1982, elle était la seule à ne pas porter de voile, elle était critiquée, ça faisait du buzz... » Ismaël, employé.

source: https://www.niameyetles2jours.com/la-gestion-publique/education/0803-493-focus-sur-helene-ayika-la-dame-challenges